Aujourd’hui 8 mai
2012 anniversaire de la victoire de la guerre 39/45 il me vient ce souvenir. C’est
en 1943 ou 44 à Saint Raphaël, mes parents tenaient l’hôtel ou je suis né, que
les allemands sont arrivés. Ils ont réquisitionné l’hôtel pour en faire un hôpital
tout en nous laissant une chambre pour nous.
Tous les jours mon
père avec l’officier allemand commandant
l’hôpital, anti hitlérien et un peu francophone, écoutaient, au bar
« radio Londres » près d’un ancien poste T.S.F. à lampe et une grande
aiguille (cassée) qui marquait les stations. Ils étaient souvent accompagnés
d’un voisin, officié de l’armée de Vichy et anti pétainiste.
Un matin, alors que
le trio écoutait « les français parlent aux français » et que je
jouai à côté (j’avais 3 ans), deux officiers SS sont entrés et surprenant le
trio en flagrant délit d’écouter « Radio Londres » demandent des
explications. En ces temps de guerre pour ce motif c’était au mieux le camp de
concentration mais mon père ne se démontant pas pointe un doigt vengeur dans ma
direction en disant « c’est à cause de ce sale gosse, avec son frère (2
ans) ils ont cassé la vitre et l’aiguille du poste et comme je ne comprends que
le français je cherche au hasard ou ça parle français. Après quelques palabres
entre eux et le médecin chef de l’hôpital ils sont repartis. J’en ai voulu à
mon père jusqu’à ce que je puisse comprendre car ce n’était pas moi qui avais
cassé le poste.
Etant trop petit pour
comprendre les tenants et aboutissants ce n’est que plus tard que mon père m’a tout
expliqué et que c’est lui-même qui avait cassé l’aiguille justement pour ces
raisons.