lundi 7 mars 2011

Le Hérisson

Naissant des monts du Jura,
Dévalant les pentes, impétueux,
Cascadant, sautant le pas,
Le Hérisson orgueilleux
Écume au milieu des sapins.
Sous l'ombrage le sentier se faufile,
C'est une promenade de cascades sans fin.



Du saut du Moulin au saut de la Forge
De rochers en rochers le torrent chemine
Dans un site que sans cesse il forge
En des sauts que le chemin domine..
Poursuivant notre route escarpée,
Dans l'ombre et une certaine humidité.
Les remous sous nos yeux écarquillés
Du Grand Saut son passage sous l'eau est amputé.



Succède une portion plus tranquille, 
Qui nous mène à la passerelle Sarazine




Soudain, au milieu des branches
Apparaît un rideau argenté
Un rideau d'eau tombant en avalanche
C'est le Hérisson en habit de mariée




Chute extraordinaire en grand éventail
La rivière se sublime en apothéose.
Comme hébété j'en cherche les détails.
Le bruit assourdi dans ma tête résonne.
Du chemin je vois l'eau tomber
Dans des volutes de fumées






On ne se lasse pas du paysage
Tout droit venu d'un autre âge.
La rivière après avoir tant cascadé
Semble, enfin, plus apaisée.
Arrivant au lac du Val cette rivière
Vive, tumultueuse, comme innocente
Se mire, calme apaisante, dans une litière,
La litière de la nature présente.



Qu'est devenu et où va le Hérisson ?
Évanoui dans les arbres et les buissons ?




Telle est l'aventure de cette belle rivière
Que j'ai parcouru avec mes yeux étonnés
Sublime parcours de rêves entrecoupés
A l'ombre des sapins et leur stature fière.
Comme un ermite envoûte par cette nature
Je n'ai plus qu'a enfiler mon froc de bure.


                                                                                                Caphadock

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