jeudi 2 août 2012

Charles Cros

Au hasard de mes lectures un poème de Charles Cros attire mon attention, poème où je me retrouve


Moi, je vis la vie à côté,

Pleurant alors que c'est la fête.
Les gens disent : Comme il est bête! 
En somme, je suis mal coté.
J'allume du feu dans l'été,
Dans l'usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête.
Qu'importe ! J'aime la beauté.
Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.
J'ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d'un pas normal; 
Des roses, des roses, des roses !





Charles Cros (1842-1888), est un poète et inventeur français.
Passionné de littérature et de sciences, il fut un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique :
— En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe automatique suite à ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du télégraphe.
— En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie.
— En 1877, il adresse à l'Académie des Sciences un mémoire décrivant le principe du « paléophone » (prototype du phonographe)
Bien que Charles Cros ne soit pas à l'origine du disque ou du gramophone, son nom a été retenu pour désigner en 1947 l'Académie Charles-Cros, fondée par des critiques et des spécialistes du disque et attribuant chaque année des distinctions très remarquées (Prix du Disque de l'Académie Charles-Cros).Charles Cros possède son musée a Fabrezan



Son œuvre de poète, brillante a été ignorée par son époque tout autant que son œuvre scientifique. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique :

Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes
Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
La suprême raison dont j'ai fier, hérité
Ne se payerait pas avec toutes les sommes.

J'ai tout touché : le feu, les femmes et les pommes ;
J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ;
J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ?

Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques




2 commentaires:

  1. merci Caphadock de ce cri
    des roses
    et ce salut à la beauté

    très bel été

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  2. Charles Cros quasi inconnu mérite pour son oeuvre scientifique et artistique les plus grands égards. Sa poésie de solitaire traduit bien l'abandon de ses contemporains.

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