jeudi 12 mai 2011

Remonter la Seine

En remontant la Seine nous arrivons à la pointe aval de l'île de la Cité et au pont Neuf.


Le pont Neuf est en fait le plus ancien pont de Paris. . Il a gardé le nom qu'on lui a attribué spontanément à l'époque de sa construction. Celle-ci a été décidée en 1577, et le 2 novembre de cette année-là, Henri III désigne une commission chargée d'assurer la bonne construction du pont et le suivi des travaux. Il charge Claude Marcel, contrôleur général des Finances, d'assurer la liaison entre lui et la commission.
La construction est autorisée par lettres patentes du roi le 16 mars 1578, lequel pose la première pierre de l'ouvrage le 31 mai suivant en présence de la reine mère Catherine de Médicis et de la reine Louise de Lorraine.


Sa construction se poursuivra jusqu'en 1607, sous le règne d Henri IV. Cependant, le chantier prit du retard et les travaux durent être suspendus pendant dix ans, de 1588 à 1598 du fait des guerres de religions. En 1599, Henri IV ordonne la reprise des travaux, dont il confie la conduite à Guillaume Marchant et François Petit.
C'est aussi le premier pont de Paris à ne plus être couvert. En juillet 1606, alors que la construction du pont s'achève, Henri IV décide de l'aménagement d'une place presque fermée avec des maisons ayant des façades identiques, la place Dauphine, entre le palais de la Cité et le terre-plein situé entre les deux culées du pont. C’est en venant l’inaugurer qu’Henri IV fut assassiné. (On voit sur la photo, au milieu l'entrée de la place Dauphine et à droite la statue de Henri IV)


Le 23 août 1614, quatre ans après l'assassinat du roi, la statue équestre de Henri IV commandée à Jean de Bologne par Marie de Médicis pour être placée sur le terre-plein de l'île de la Cité, entre les deux culées du pont, est inaugurée. Elle sera fondue ainsi que les deux bas-reliefs des faces latérales pour faire des canons en 1792 lors de la Révolution française et dont des fragments du cheval ainsi que les quatre statues, ornant les angles, d'esclaves ou de nations vaincues (Œuvres de Pierre Francheville) sont conservés au Musée du Louvre. Elle fut remplacée sous la Restauration  par une nouvelle statue équestre d'Henri IV, réalisée grâce à une souscription lancée par Louis XVIII et inaugurée en 1818.


Passant coté "rive gauche" nous arrivons au Pont Saint  Michel
La construction du pont en pierre fut décidée en 1378 par le Parlement de Paris après accord avec le chapitre de la cathédrale Notre Dame de Paris, le prévôt de Paris, ainsi que les bourgeois de la ville. Son emplacement fut fixé en aval du Petit-Pont.

Le prévôt de Paris d'alors, Hugues Aubriot, fut chargé de la maîtrise d'ouvrage financée par le roi. La construction s'étala de 1379 à 1387. Une fois terminé, l'ouvrage fut nommé par les Parisiens Pont-Neuf (à ne pas confondre avec l'actuel Pont Neuf), Petit-Pont-Neuf ou Pont Saint-Michel dit le Pont-Neuf.
La place Saint Michel et sa célèbre fontaine desservie par le pont
Chose habituelle au Moyen Âge, le pont fut rapidement loti de maisons qui furent emportées, ainsi que le pont, par la Seine en 1408. En raison des difficultés connues par le royaume de France pendant la guerre de Cent Ans, le pont fut reconstruit immédiatement en bois. Ce matériau étant bien moins résistant que la pierre du pont précédent, le Parlement de Paris décida d'allouer en 1444 les recettes d'amendes à la réfection du pont.

Passant sous le pont Saint Michel on voit le Petit-Pont
Le premier pont situé à cet endroit date de la période romaine de Lutèce où fut déjà construit un pont sous ce nom, qui provient du fait qu'il permettait de franchir le petit bras du fleuve, par opposition au « Grand-Pont », qui existait depuis l'Antiquité et qui traversait le grand bras de la Seine. Ce dernier est devenu le pont Notre Dame.
Le Petit-Pont était à l'époque gallo-romaine le seul point de passage pour relier l'île de la Cité et, dans le prolongement du Cardo. Fait de bois, il était particulièrement exposé aux crues de la Seine et aux incendies. Charles le Chauve, pour protéger l'île des attaques normandes, fit édifier un ouvrage de protection à la tête du pont, en même temps qu'il renforçait les fortifications de la Cité. 

C'est au Moyen Âge, en 1185, qu'une nouvelle réplique fut construite par décision de Sully. Ce pont rejoignait sur moins d'une centaine de mètres la rue du Marché-Palu à la rue Saint Jacques. Le Petit Châtelet défensif de Charles le Chauve, fut réédifié afin de compléter l'enceinte de Philippe Auguste qui protégeait les deux rives. Le Petit-Pont fut à nouveau détruit en 1196, par une crue, ce qui sera le sort des cinq ouvrages édifiés entre 1200 et 1375. Entre 1394 et 1406, le roi Charles VI fit construire par l'architecte Raymond du Temple un nouvel ouvrage, avec les fonds d'une forte amende à laquelle avait été condamnés sept Juifs . Emporté par la débâcle des glaces du fleuve le 31 janvier 1408, il fut rétabli en 1409, en pierre cette fois. Cette dernière réplique subsista jusqu'au xviie siècle. Sa proximité avec l'Hôtel-Dieu favorisa l'implantation de boutiques d'apothicaires sur le pont, aux abords de la rue du Marché-Palu, dès 1552. Les maisons y furent édifiées une seconde fois en 1603 et restaurées en 1659.
Après plusieurs effondrements, le Petit-Pont et toutes les maisons qui y étaient construites furent totalement détruits par un incendie en 1718, provoqué par la présence de deux bateaux de foin en flammes qui avaient dérivé. Il fut remplacé un an plus tard par une autre réplique de pierre à trois arches cintrées, avec les fruits d'une quête générale dans toutes les paroisses de la ville. Sa largeur était augmentée de 6 m et il se présentait avec un dos-d'âne. Cette fois, la construction d'habitations fut interdite.
De 1850 à 1853, un pont à une seule arche en ciment et meulière fut construit à son emplacement, sur les plans de Lagalisserie et Darcel exécutés par Alexandre Michal, ingénieur en chef. D'une longueur de 38 m et d'une largeur de 20 m, il fut réalisé sur une voûte en arc de cercle de 31 à 32,5 m de corde et doté de deux trottoirs. Mis en service en décembre 1853, il existe encore de nos jours.


Le pont au double pour aller de Notre Dame au restaurant « La tour d’argent »

En 1515, il est demandé à François Ier de construire un pont sur le petit bras de la Seine, afin d'installer des malades près de l'Hôtel-Dieu. Il est alors construit en 1626. En 1634, deux édifices y sont construits.

Le Pont au Double tire son nom du montant du péage qu'il fallait acquitter pour l'emprunter : un double denier.
En 1709, le pont s'écroule. On le reconstruit et il subsiste jusqu'en 1847. En 1883, il est remplacé par une arche en fonte pour les besoins de la navigation.
Nous arrivons au bout de l'île de la Cité après le pont de l'Archevéché
on voit la crypte du monument de la Déportation, monument souterrain dont on ne voit que l'échappée sur la Seine. En arrière le pont Saint  Louis


L'actuel pont en usage est le septième reliant les deux îles depuis 1630. Le pont Saint Landry (1630, 1634) fut le premier des sept. En 1717un pont de bois est reconstruit, à sept arches, et appelé "Pont Rouge" à cause de la peinture utilisée. Il est détruit en 1795, par les crues. En 1804, sous la direction de l'ingénieur Dumoustier, un nouveau pont est construit, à deux arches, de 70 m de long sur 10 m de large, essentiellement en chêne. Il est démoli en 1811 à cause d'un affaissement, et un pont suspendu le remplace en 1842. Vingt ans plus tard, ce pont suspendu est remplacé par un pont métallique, avec une seule arche de 64 m d'ouverture. Détruit en 1939, il est remplacé en 1941 par une passerelle ressemblant à une cage de fer. En 1968, le pont actuel voit le jour, et est inauguré en 1970.


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