samedi 14 mai 2011

Versailles

Quittons, provisoirement la Seine pour Versailles. Pour moi Versailles c'est un petit coin tranquille du parc loin des foules visitant le château. Je vais chez Marie-Antoinette.


Le Hameau de la Reine est une dépendance du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles, dans les Yvelines, en France. Ce hameau d'agrément a été commandé durant l'hiver 1782-1783 par la reine Marie-Antoinette qui souhaitait s'éloigner des contraintes de la cour de Versailles, avec la nostalgie d'une vie plus rustique, dans le décor d'un petit paradis où le théâtre et la fête lui feraient oublier son métier de reine. La construction en fut confiée à l'architecte Richard Mique sur l'inspiration du hameau de Chantilly et des dessins du peintre Hubert Robert.



Autour d'un étang artificiel pour la pêche à la carpe et au brochet, Richard Mique va faire ériger douze chaumières à pans de bois, d'inspiration normande ou flamande, dans la partie nord des jardins, aux abords du Petit Trianon et dans le prolongement du jardin anglais. Une ferme pour produire du lait et des œufs pour la reine, une tour en guise de phare, un colombier, un boudoir, une grange, un moulin sont ainsi construits, chaque bâtiment étant agrémenté d'un potager, d'un verger ou d'un jardin fleuri. La plus importante de ces maisons est la « Maison de la Reine » au centre du hameau et une maison est dédiée aux gardes.
Abandonné après la Révolution française, il a été rénové à la fin des années 1990 et sa visite a été ouverte au public.



Vie au hameau du temps de Marie-Antoinette
Cherchant un refuge dans la vie paysanne, la Reine n'hésitait pas à venir y traire des vaches ou des brebis soigneusement entretenues et lavées par les domestiques. Habillée en paysanne, en robe de mousseline et chapeau de paille, une légère badine à la main9, avec ses dames de compagnie, elle utilisait les seaux en porcelaine de Sèvres spécialement décorés à ses armoiries par la Manufacture Royale. L'endroit était complètement clos, par des grilles et des murs, et seuls les intimes de la Reine étaient autorisés à y accéder, ce qui ne manquait pas d'alimenter les rumeurs sur ce qui se déroulait au sein de ce domaine.



Pourtant, malgré son aspect idyllique, le hameau était une véritable exploitation agricole, parfaitement gérée par un fermier désigné par la Reine, avec ses vignes, champs, vergers et potagers qui produisaient fruits et légumes consommés par la table royale. Des animaux en provenance de Suisse, selon les instructions de la Reine, étaient élevés à la ferme. C'est pour cette raison qu'on appela souvent le lieu « le hameau suisse ».
Seuls les proches de la reine Marie-Antoinette sont autorisés à accéder au hameau. 



Maison de la Reine et billard

La maison de la Reine est située au centre du hameau. Elle est la seule à être couverte de tuiles avec la laiterie de propreté. Composée de deux étages, elle comprend au niveau supérieur le petit salon, dit aussi « salle des nobles », une antichambre en forme de « cabinet chinois » et le grand salon aux lambris tendus de tapisseries de style suisse brodées en laine et vannerie. Des six croisées de la pièce, la Reine peut aisément contrôler les travaux des champs et l'activité du hameau. L'accès se fait par l'escalier de la tour ronde. Au centre de la pièce est installé un clavecin sur lequel Marie-Antoinette aime à jouer. Au rez-de-chaussée, le bâtiment comprend un salon de trictrac et une salle à manger à simple dallage de pierre. Les chaises au dossier-lyre en acajou massif et garnies de maroquin vert ont été créées par Georges Jacob. 



 À gauche, un autre bâtiment abritant la salle de billard est relié à la maison de la Reine par une galerie de bois agrémentée de treilles et de douze cents pots de fleurs en faïence de Saint-Clément, marqués en bleu du chiffre de la Reine. À l'étage se trouve un petit appartement, qui semble avoir été habité par l'architecte des lieux Richard Mique et qui comprend cinq pièces dont une bibliothèque. Malgré l'apparence rustique des façades, l'ameublement et l'aménagement intérieurs sont luxueux et ont été créés par le menuisier Georges Jacob et l'ébéniste Jean-Henri Riesener.



Boudoir

Le boudoir fut à l'origine surnommé « petite maison de la Reine »16. Ces dimensions sont modestes, de 4,60 m par 5,20 m, c'est d'ailleurs la plus petite construction du hameau. Marie-Antoinette s'y retirait seule, dans le salon qui compose l'essentiel du lieu, à côté d'une simple garde-robe, au coin du feu d'une cheminée de marbre blanc statuaire décorée de brindilles de lierre. Son toit est recouvert de roseaux, et non de chaume16. Les boiseries étaient initialement de chêne de Hollande de couleur acajou, mais elles ont été remplacées lors du Second Empire. Les vitres sont en verre de Bohème. Un petit jardinet précède cette chaumière tapissée de vigne vierge. Le petit cours d'eau qui longe le boudoir marque la séparation des maisonnettes à l'usage de la Reine.



Tour de Marlborough

La tour de Marlborough, édifiée avec l'aspect d'un phare, vaguement moyenâgeux, est initialement nommée « tour de la Pêcherie ». Elle sert au stockage, dans son soubassement, des outils de pêche et des barques. Un étroit couloir permet de se rendre depuis la laiterie à cette pièce circulaire. Du pied de la tour, on monte et on descend des embarcations en bois de chêne peint en gris, pour les balades sur le « Grand lac » ou la pêche à la carpe ou au brochet. Sa partie haute sert à communiquer par signaux avec le château.
Le nom Marlborough est une référence à la berceuse Marlborough s'en va-t’en guerre, écrite en 1722 mais remise au goût du jour en 1782 grâce à Beaumarchais et sa reprise à la cour par la nourrice du dauphin, Geneviève Poitrine.
L'escalier de bois débillardé à limon courbe sur poteaux avec marches massives en chêne, qui entourait initialement la tour, avait disparu à la fin du XIXe siècle ; il a été reconstruit à l'identique en 200218 lors des travaux de restauration de l'ensemble.



Moulin

Le moulin est l'une des chaumières les plus pittoresques, avec un charme pictural qui rappelle le rôle du peintre Hubert Robert dans la création du hameau. La roue mue par le ruisseau dérivé du Grand lac n'est qu'un élément de décor et aucun mécanisme ni aucune meule ne furent installés dans cette fabrique. En effet, contrairement à ce que l'on avance souvent, le moulin n'a jamais servi à moudre le grain. Le courant est si lent que même la roue initiale en chêne tourne avec une telle difficulté qu'il a fallu la changer pour une de taille plus réduite.



L'intérieur du bâtiment a reçu une décoration sobre mais soignée. Très délabré après la Révolution, le moulin est restauré de façon importante à partir de 1810. Comme toutes les constructions du hameau, sa fragilité impose des interventions régulières tout au long du XIXe siècle et du XXe siècle. En 1993, une restauration complète du bâtiment est menée sous la direction de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques. Le cabinet sur pilotis qui surmonte le bief, disparu vraisemblablement au début du XIXe siècle, est alors restitué, tout comme la roue, qui est la septième roue installée au moulin depuis la construction et qui, désormais mue par un moteur électrique, fait elle-même courir l'eau du ruisseau. Accolé au moulin, un lavoir, lui aussi maintes fois restauré, complète l'ensemble.



Réchauffoir

Le réchauffoir se situe en retrait, à l'arrière de la maison de la Reine. Il comprend les locaux nécessaires au service : une vaste cuisine, un fournil, un bûcher et un garde-manger, mais aussi la lingerie et l'argenterie. L'intérieur est constitué de pierres de taille et est éclairé par deux fenêtres. On peut y réchauffer les mets en provenance du château, mais on y cuisine aussi véritablement des plats destinés aux dîners donnés par la Reine dans sa Maison ou au moulin. Un grand fourneau de vingt-deux feux côtoie un four à pain et une cheminée-rôtissoire. Un placard est destiné à conserver la vaisselle royale, de porcelaine et d'argent. L'eau courante est fournie par une citerne présente dans la cour. Une petite pièce accolée est destinée à accueillir les valets de pied. Sous le Premier Empire, le réchauffoir retrouve sa fonction première lors des fêtes données en 1810 et 1811 pour l'impératrice Marie-Louise. Les derniers travaux de réfection datent de 1998.



Laiteries

À l'origine, il existe deux laiteries : la « laiterie de préparation », dans laquelle sont produits les crèmes et les fromages, est située à proximité de la tour. On y écrème le lait et on y bat le beurre. La Reine vient déguster les produits laitiers dans la seconde laiterie, nommée « laiterie de propreté », sur des tables de marbre blanc veiné disposées autour de la pièce et soutenues par quatorze consoles sculptées. On les lui sert dans des terrines à lait, brocs, tasses ou beurriers en porcelaine de Sèvres, fabriqués dans la manufacture protégée de la Reine, à Paris. Les sols sont aussi revêtus de marbre rouge et blanc et des filets d'eau s'écoulent dans de petites vasques afin d'entretenir la fraîcheur de la pièce. Les murs sont ornés d'un décor en trompe-l’œil. La laiterie de propreté est, avec la maison de la Reine, la seule chaumière à être couverte de tuiles, en raison de la fragilité de son plafond peint.


La première laiterie a été détruite sous le Premier Empire. Le mobilier d'origine de la laiterie de propreté a disparu lors de la Révolution française. Lors de la restauration commandée par Napoléon Ier en 1811, Aimable Boischard installa une nouvelle table de marbre comparable à celle qui avait été à l'origine créée par Le Prince. Le « N » qui ornait les pieds fut remplacé sous Louis XVIII par un « L ». Des têtes de bouquetins et des dauphins vinrent se substituer aux vasques originales de porcelaine décorées de filets bleus.



Ferme
La ferme est créée, légèrement à l'écart du hameau, pour y être une véritable exploitation. Les différents bâtiments qui la composent ont été construits de 1784 à 1789. Valy Bussard est le fermier désigné par la Reine pour conduire la ferme et la laiterie. Il arrive de Touraine le 14 juin 1785 et sa famille le rejoint en décembre. Un garçon laitier et un vacher viennent les assister dans l'exploitation Huit vaches et un taureau sont acquis en juin. Suivent des chèvres et des moutons. Un bouc à quatre cornes et une chèvre blanche arrivent le 30 avril 1786 en provenance de Bulle, en Suisse. Durant les vingt-deux jours de voyage, la chèvre avait mis bas deux petits chevreaux. La Reine avait commandé à Valy le bouc à la condition qu'il fût « blanc et pas méchant ». La Suisse est alors prise comme campagne modèle et fournit la majorité des animaux.
La majeure partie de l'ensemble est détruite sous le Premier Empire. La restitution complète de l'exploitation dans son état 1789 est lancée en 1992 et achevée en 2006.



Maison du Garde
La maison du garde, ou maison du gardien, est située au bord de l'eau. Son premier occupant fut le Suisse Jean Bersy, qui habita les lieux avec sa famille. On donna d'ailleurs à la chaumière le surnom de « maison du Suisse ». Non loin de là se trouvait un jeu de boules.


4 commentaires:

  1. Il y a si longtemps que je n'avais pas fait cette promenade Mon père m'y amenait souvent, comme un petit coin de campagne et les touristes étaient peu nombreux préférant les fastes du château
    Belle balade Bernard

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  2. Arlette
    Merci pour la visite. Ce petit coin est pour moi extraordinaire justement au milieu de ces fastes car la ferme est toujours opérationnelle avec les animaux de ferme.

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  3. Une très belle promenade qui donne envie d'être parcourue.

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