Jean
Souverbie nait à Boulogne-Billancourt en 1891 d'une famille bourgeoise, dont le
père était ingénieur des Arts et Métiers. De constitution relativement fragile
il fut souvent malade ce qui le rendit solitaire et reçut une instruction à la
maison. Dessinant sans cesse et présentant des dispositions pour cet art, il
fut émerveillé par les eaux fortes de Rembrandt. Son père lui offrit, vers
l'âge de dix ans une boîte de couleurs à l'huile, chevalet, palette et toiles.
Maurice Denis remarque en 1908 le jeune Jean âgé de dix-sept ans pour un
autoportrait. En 1911 le jeune artiste entre à l'Académie Julian dans l'atelier
de Jean-Paul Laurens. Il y fait en 1913 la connaissance de Roger Chastel avec
lequel il se lia d'une amitié qui ne s'est jamais démentie. En 1916 il intègre
l'Académie Ranson, où enseignent des Nabis : Maurice Denis, Sérusier, Édouard
Vuillard, Félix Vallotton.
En
1920 il épouse sa femme qui sera son modèle préféré ainsi que la mère de
leurs cinq enfants. C’est vers 1920 qu’il découvre le cubisme à travers l’œuvre
de George Braque. En 1925 Il y fait la connaissance de Lhote, Gleizes, Picasso,
Marcoussis, et de nombreux autres peintres d’avant-garde. C'est un grand
admirateur de Picasso auquel la facture de ses nus s'apparente. Vers les années
1930, il se consacre essentiellement à l'art monumental et présente l'ensemble
de ses œuvres à la Biennale de Venise. D’abord professeur aux Ateliers
d’Art Sacré à la mort de Maurice Denis , il enseigne à partir de 1945 et
pendant dix-sept ans l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts où un atelier
de peinture monumentale est créé spécialement. Membre de l'Académie des
Beaux-Arts en 1946, consacré par une rétrospective à la Galerie Bernheim Jeune
en 1976, Jean Souverbie décède en 1981.
En
1972 Jean Souverbie vient au printemps passer quelques temps comme pensionnaire
dans l’hôtel de mes parents à Saint Raphaël, au bord de la mer. Je suis, alors,
chargé par mon père, avec sa voiture de lui servir de chauffeur. Tous les jours
après la sieste nous allons tous les deux à un endroit précis pendant une heure
ou deux. J’ai d’ailleurs eu droit par son œil expert à toute une tirade sur la
luminosité, les couleurs, les ombres et les volumes qui, chaque jour changent.
Cet endroit que les gens de chez moi doivent
connaître se trouve sur la route d’Agay par l’intérieur ou la vue sur l’Esterel
est sublime A ce moment-là je revenais de Paris ou j’avais habité pendant deux
ans, épousé ma femme et ma fille Mélanie avait moins d'un an.
Un
soir au dîner, attendri par l’image de ma fille Jean Souverbie la dessine sur
un coin de la nappe en papier et nous l’offre. Je l’ai toujours chez moi
encadré et c’est pour moi un grand
souvenir.
Ce blog porte décidément bien son nom.
RépondreSupprimerQuelle extraordinaire DÉCOUVERTE !
Jean Souverbie a eu une vie bien remplie
Le souvenir qu'il vous a offert est ravissant.
Merci pour le partage, Caphadock
Entre le souvenir de Victor Charreton et celui-ci,
cela fait deux fois que la chance vous sourit.
Jamais deux sans trois !
A cette époque les peintres et la peinture ne représentaient pas grand chose pour moi
SupprimerC'est ce curieux vieux monsieur qui m'a intéressée : venir sur la "Côte d'Azur" pour aller dans un coin retiré et pour nous ordinaire au lieu de la plage, des calanques ou de l'Estérel. Puis il m'a appris à voir son paysage et ce fut un déclic
une belle découverte...je ne connaissais pas du tout cet artiste
RépondreSupprimermerci
Merci Josette bientôt un fusain d'un anonyme allemand et une aquarelle donnée à ma mère de Guirand de Scevola
SupprimerEt l'on s'aperçoit que tant de talents presque inconnus ont côtoyés les plus grands et modestement nous apprendre à mieux regarder autour de nous
RépondreSupprimerMerci Bernard
Arlette tous les médias nous abreuvent de commentaires et d'images commentées, certes intéressants, mais tellement petits à coté de ce qu'il y a à voir : Paris = Tour Eiffel, Louvre = Joconde, Cote d'Azur = la plage etc etc alors qu'en sortant de chez soi il y a une multitude de choses que personne ne verra jamais. Les médias dans leur course au profit abêtissent les gens
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