Le centième anniversaire de la bataille de Verdun me rappelle mon père qui y avait participé.
D'abord un petit historique de la jeunesse de mon père et de sa guerre dont il nous a très peu parlé.
Né en 1893 en Ardèche d'une famille nombreuse de maquignons (foire aux bestiau), début 1900 comme tous les hommes il n'échappe pas à la conscription. Il est donc incorporé au 55ème d'artillerie à Orange et étant "antimilitariste" comme 2ème classe. Un mois avant sa libération (la quille) en 1914 : déclaration de guerre.
Les seules informations obtenues sont autour de la photo suivante prise à "La Côte 304"
Le 55ème 7ème batterie d'artillerie était un régiment qui desservait le fameux canon de 75 à cheval et était en position au moment de l'offensive allemande au sommet de la colline appelée "La Côte 304" et à sa droite le fameux "Mort homme", à une trentaine de kilomètres, au nord ouest de Verdun et essuyant pendant plusieurs semaines une grêle d'obus au point que des soldats faisaient exprès de sortir les pieds des tranchées pour être blessé aux pieds et être rapatriés vers l'arrière. Gazé plusieurs fois il a du faire toute la guerre, la Somme beaucoup d'eau, au dessus de Reims, etc
Carte postale lui étant envoyé par son frère cadet Marcel
En plus de l'infernal pilonnage la batterie souffrait de la faim car l'intendance ne suivait pas aussi mon père connaissant bien les bestiaux récupérait les chevaux morts pour en faire de magnifiques biefs steak, et à la libération toujours 2ème classe, il a fait une carrière de cuisinier à Lyon chez les plus grands.
Pour ma part, suivant son exemple, quand beaucoup plus tard on m'a imposé "la guerre d'Algérie" je me suis arrangé sur deux voies. 1/ entré 2ème classe et sorti 2ème classe malgré toutes les sollicitudes que j'ai toujours refusées. 2/ Sérieux mais le plus possible en dehors de tous faits politique bien qu'aillant des postes relativement et indirectement importants
j'en parlerai peut être un jour
