Au hasard de mes lectures un poème de Charles Cros attire mon attention, poème où je me retrouve
Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c'est la fête.
Les gens disent : Comme il est bête!
En somme, je suis mal coté.
J'allume du feu dans l'été,
Dans l'usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête.
Qu'importe ! J'aime la beauté.
Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.
J'ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d'un pas normal;
Des roses, des roses, des roses !
Charles
Cros (1842-1888), est un poète et inventeur français.
Passionné
de littérature et de sciences, il fut un temps, de 1860 à 1863, professeur de
chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la
recherche scientifique :
—
En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe
automatique suite à ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du
télégraphe.
—
En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de
photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie.
—
En 1877, il adresse à l'Académie des Sciences un mémoire décrivant le principe
du « paléophone » (prototype du phonographe)
Bien
que Charles Cros ne soit pas à l'origine du disque ou du gramophone, son nom a
été retenu pour désigner en 1947 l'Académie Charles-Cros, fondée par des
critiques et des spécialistes du disque et attribuant chaque année des
distinctions très remarquées (Prix du Disque de l'Académie
Charles-Cros).Charles Cros possède son musée a Fabrezan
Son
œuvre de poète, brillante a été ignorée par son époque tout autant que son œuvre
scientifique. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique :
Je sais faire des vers
perpétuels. Les hommes
Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
La suprême raison dont j'ai fier, hérité
Ne se payerait pas avec toutes les sommes.
J'ai tout touché : le feu, les femmes et les pommes ;
J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ;
J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ?
Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques
Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
La suprême raison dont j'ai fier, hérité
Ne se payerait pas avec toutes les sommes.
J'ai tout touché : le feu, les femmes et les pommes ;
J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ;
J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ?
Je me distrais à voir à travers les carreaux
Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques
merci Caphadock de ce cri
RépondreSupprimerdes roses
et ce salut à la beauté
très bel été
Charles Cros quasi inconnu mérite pour son oeuvre scientifique et artistique les plus grands égards. Sa poésie de solitaire traduit bien l'abandon de ses contemporains.
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