Qui êtes-vous ?

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Fréjus, Var, France
Je suis un curieux de naissance, un autodidacte. J'aime découvrir et pourquoi pas faire découvrir la photo, l'histoire, la science, la technique et surtout tous les ARTS. Si les sujets vous intéressent merci de me laisser un petit commentaire.Je peux faire des erreurs aussi il est évident que les critiques sont les bienvenues.

vendredi 30 mars 2012

Guillaume de Poitiers

Né en 1 71, mort en 1126 il est le neuvième duc d'Aquitaine. Grand père d'Aliénor d'Aquitaine c'est le premier troubadour connu.
L'Eglise l'excommunia à plusieurs reprises pour ses meurs relâchés et ses empiétements sur les droits ecclésiastiques.

Voici les deux premières strophe de sa chanson en occitan :

Ferai chansoneta nueva,
Ans que vent ni gel ni plueva :
Ma dona m'assaya e-m prueva,
Quossi de qual guiza l'am ;u'en sa carta
E ja per plag que m'en mueva
No-m solvera de son liam.


Qu'ans mi rent a lieys e-m liure,
Qu'en sa carta-m pot escriure.
E no m'en tenguatz per yure,
S'ieu ma bona dompna am !
Quar senes lieys non puesc viure,
Tant si pres de s'amor gran fam.


Chez ce poète encore plein d'un amour tout païen pour la beauté physique, les théories "courtoises" de la valeur d'Amour sont tout de même bien ébauchées.

En voilà la traduction :

Je ferai chansonnette neuve
Avant qu'il vente, gèle ou pleuve.
Ma dame me tente et m'épreuve
Pour savoir quel amour me tient.
Malgré les peines qui m'émeuvent
Je ne dénoue pas ses liens.

Je me rend à elle et me livre, 
Elle peut m'inscrire en ses livres,
Ne croyez pas que je soit ivre,
Désir de ma Dame me tient.
Sans elle je ne peut pas vivre
De son amour j'ai si grand faim !





mercredi 28 mars 2012

Du roman au français

Le cantilène de Sainte Eulalie écrit au Xème siècle par un inconnu a une nette prédominance latine. Voici le texte roman suivi de la traduction française :



Buona pulcella fut Eulalia.
Bel avret corps, bellezour anima.
Voldrent la veintre li Deo inimi,
Voldrent la faire diaule servir.
Elle no'nt eskoltet les mals conselliers
Qu'ellle De o raneiet, chi maent sus en ciel,
Ne por or ned argent ne paramenz
Por manatce regiel ne preiement.
Niule cose non la pouret omque pleier
La polle sempre non amast lo Deo menestier.
E por o fut presentede Maximiien,
Chi rex eret a cels dis soure pagiens.
Il li enortet, dont lei nonque chielt,
Qued elle fuiet lo nom chrest iien.
Ell'ent adunet lo suon element:
Melz sostendreiet les empedementz
Qu'elle perdesse sa virginitét;
Por os furet morte a grand honestét.
Enz enl fou lo getterent com arde tost.
Elle colpes non avret, por o nos coist.
A czo nos voldret concreidre li rex pagiens.
Ad une spede li roveret tolir lo chieef.
La domnizelle celle kose non contredist:
Volt lo seule lazsier, si ruovet Krist.
In figure de colomb volat a ciel.
Tuit oram que por nos degnet preier
Qued auuisset de nos Christus mercit
Post la mort et a lui nos laist venir
Par souue clementia.


Traduction

Eulalie était une bonne jeune fille.
Elle avait le corps beau et l'âme plus belle encore.
Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre;
Ils voulurent lui faire servir le Diable.
Elle n'écoute pas les mauvais conseillers
qui lui demandent de renier Dieu qui demeure au ciel là-haut,
Ni pour de l'or, ni pour de l'argent, ni pour des bijoux
Ni par la menace ni par les prières du roi.
Rien ne put jamais la faire plier ni amener
La jeune fille à ne pas aimer toujours le service de Dieu.
Et pour cette raison elle fut présentée à Maximien
Qui était en ces temps-là le roi des païens.
Il lui ordonna, mais peu lui chaut,
De renoncer au titre de chrétienne.
Elle rassemble sa force.
Elle préfère subir la torture plutôt
Que de perdre sa virginité.
C'est pourquoi elle mourut avec un grand honneur.
Ils la jetèrent dans le feu pour qu'elle brûlât vite.
Elle n'avait pas commis de faute, aussi elle ne brûla point.
Le roi païen ne voulut pas accepter cela.
Avec une épée, il ordonna de lui couper la tête.
La jeune fille ne protesta pas contre cela.
Elle veut quitter le monde; elle prie le Christ.
Sous la forme d'une colombe, elle s'envole au ciel.
Prions tous qu'elle daigne intercéder pour nous,
Afin que le Christ ait pitié de nous
Après la mort et nous laisse venir à lui
Par sa clémence.


Quatre cent ans plus tard François Villon écrit sa "Ballade des pendus" dans un "français" qui se rapproche plus du notre :


Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez les cuers contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous povres avez,
Dieu en aura plustost de vous mercis.                                    
Vous nous voiez cy attachez cinq, six :
Quand de la char, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De nostre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absoudre !



samedi 24 mars 2012

La Méduse

La frégate « La Méduse » venant de l’île d’Aix allant au Sénégal s’échoue au large de la Mauritanie le 2 juillet 1816. Les chaloupes étant insuffisantes l’équipage construit un radeau pour le reste des marins. Le radeau va dériver jusqu’au 4 septembre non sans qu’il y ai des scènes de cannibalisme (seule une dizaine de marins survivront). L’affaire ressemblant étrangement  à celle du « Costa Concordia » le procès eut un retentissement international  et émut le peintre Théodore Géricault  (1791-1824) au point qui voulut immortaliser l’évènement par un gigantesque tableau. 


Une frégate

Voila deux esquisses montrant ce que le tableau final  censurera. tout d'abord  "Scène de cannibalisme sur le radeau de la Méduse" (crayon noir, sépia, aquarelle et gouache 38,5x28,5). Censuré à cause des signes extrême de violence sang et cannibalisme. 


L'autre esquisse censurée montre plusieurs sabres levés pour frapper et un officier au regard presque extatique serrant dans son poing la lame brisée dont la pointe reste fichée dans la poitrine de sa victime.


Au fil des esquisses le bateau sauveur en direction duquel on brandit des linges dérisoires est représenté de plus en plus petit jusqu'à n'être plus qu'un point infime dans l'immensité du tableau. Est ce la juxtaposition de l'image et du néant ?


On retrouvera cette "Etude de personnage couche" (crayon noir sur papier 28,8x20) sur le tableau final


Autour de cet homme affalé la poutre et les liens évoquent un Christ déposé


Autre détail, cet homme le bras en l'air est Alexandre Corréard ingénieur de la Méduse qui posa pour son propre portrait en naufragé au pied du mat le bras tendu vers l’horizon. Le regard renoncé dément le geste d'espoir de la main.


A chacune de mes visites au Louvre je ne manque jamais  un "arrêt-découverte" devant ce chef d'oeuvre 




vendredi 23 mars 2012

Nouveauté sur le musée Toulouse Lautrec

Le 2/11/2010 je passait un articles sur Toulouse Lautrec quelques temps après avoir visité son musée à Albi alors en travaux. Ce fut une révélation pour moi.

Henri de Toulouse Lautrec par lui-même (1880 huile sur carton 40,3x32,4)

Je viens de recevoir un "commentaire-information" qui va intéressé tous les amoureux de Toulouse Lautrec :



Bonjour et merci pour ce super article sur le Musée Toulouse Lautrec

Je me permets de vous écrire pour vous informer que le Musée Toulouse-Lautrec de la ville d’Albi s’est maintenant dotée d’une page Facebook. (http://www.facebook.com/MuseeToulouseLautrec) Nous espérons réunir toute la communauté des amateurs de Toulouse-Lautrec et partager ainsi notre passion sur la vie de l’artiste et son œuvre.

Sur notre page, vous trouverez une multitude d’infos sur l’artiste, des photos du Musée et de plusieurs œuvres parmi les milliers que nous avons dans notre collection, la plus importante au monde sur Toulouse-Lautrec.

De plus, à l’occasion de la réouverture du Musée après 10 ans de travaux et 3 mois de fermeture, nous proposons aux internautes d’assister à l’inauguration le 31 mars depuis notre page Facebook grâce à un dispositif exceptionnel mise en place : vidéos, photos et commentaires seront publiés sur la page tout au long de l’événement.

Nous souhaitons faire de cette page un lieu d’échanges et discussion autour des œuvres de Toulouse-Lautrec, et pouvoir informer les fans des actualités du Musée.

Nous espérons vous compter parmi nos fans, et que vous relaierez l’info sur votre site, et dans votre entourage.

Bien cordialement,

Thibault Gandon 





Bruant à biciclette 1892 (peinture à l'essence sur carton 74,5x65)

mardi 20 mars 2012

Fernando Botero

Tout le monde connait ce sculpteur colombien et ses personnages disons "enveloppés" mais ne manquant pas de charme, or il est aussi un peintre remarquable.



Il a fait offrande à la petite ville toscane de Pietrasanta, où depuis des années naissent ses sculptures,de deux grandes fresques vouées à la Vierge rédemptrice,



et, dans un contraste que n"auraient pas renié les grands imagiers du moyen âge, à une saisissante vue de l'enfer.



lundi 19 mars 2012

Charles Le Brun

Charles Le Brun, baptisé le 24 février 1619 à Paris où il est mort le 12 février 1690, est un artiste-peintre et décorateur français, premier peintre du roi Louis XIV, directeur de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, et de la Manufacture royale des Gobelins.


 Il s'est surtout illustré dans la décoration du château de Versailles et de la galerie des Glaces mais aussi la grande galerie "Apollon" au Louvre (ci-dessous)


Ce qui a attiré mon attention, en feuilletant une vieille revue ce sont ces dessins à l'orée de la peinture et de la science. En voici une partie :


Il effectue des études anatomiques sur l'expression du visage

après une sérieuse étude du regard

et une certaine vue de l'évolution des espèces

près de 200 ans avant Darwin

PS. Ce n'est qu'une étude calligraphique, Darwin a fait une étude scientifique tellement plus poussée mais tout de même, au premier degrés ça me fait rêver      

vendredi 16 mars 2012

L'art de la copie (suite)

Lors d'une exposition à Orsay, je découvre Picasso fasciné par "Le déjeuner sur l'herbe" de Manet qui nous montre comment copier mais à sa manière. C'est une grande série de dessins, tableaux, estampes, lino-gravures, céramiques et même statues dont voici un résumé

 Edouard Manet "le déjeuner sur l'herbe" 1863 

Tout d'abord sur un carnet 27x21, au crayon le 26 juin 1954 déshabillage


Puis rhabillage le 26 et 29 juin 1654 


Le 27 février 1960 premier essai huile sur toile 114x146


Deux jours plus tard autre essai huile sur toile 130x195
Il s'en suit du 4 mars au 30 juillet 1960 une huile sur toile de 60,3x73 qui commence à prendre forme


Pour en arriver du 3 mars au 20 août 1960 à cette toile de 130x195 extrêmement aboutie


Il s'en suit alors, comme mentionné plus haut toute une série oeuvre  de techniques et supports divers

jeudi 15 mars 2012

L'art de la copie

Toute sa vie Degas se réfère aux oeuvre du musée du Louvre : "Il faut copier et recopier les maîtres, et ce n'est qu'après avoir donner toutes les preuves d'un bon copiste qu'il pourra raisonnablement vous être permis de faire un radis d'après nature"

L'enlèvement des Sabines par Nicolas Poussin

Sa copie de Poussin se présente comme une véritable analyse du tableau, à la fois rigoureuse dans sa construction et audacieusement  interprétée dans sa gamme colorée


Au début de sa carrière Matisse se montre un copiste assidu des tableaux du Louvre, "par culture d'esprit" dit il. "J'allais d'un Hollandais à Chardin, d'un Italien à Poussin

 La raie par Chardin

Il travaille de longues années à cette copie de la raie où apparaît l'influence déterminante de Cézanne : construction fortement résumée, opposition calculée des couleurs chaudes et froides - ici rouge corail et bleu-vert turquoise - savoureuse plénitude de la matière picturale


Picasso recherche souvent la complicité d'Ingres dans ses tentatives née-classiques tout au long de sa carrière

La Grande Odalisque par Ingres

Mais dès l'été 1907 il désarcule et réorganise "la grande odalisque" dans le processus qui le conduit vers les grands nus fondateurs du cubisme, juste après "les demoiselles d'Avignon"





mardi 13 mars 2012

Exposition Degas

Écoutant la radio mon attention était attirée par l'annonce de l'exposition Degas au "Grand Palais". En même temps je feuilletai ma collection de journaux de la guerre de 14.


Et, oh! surprise je tombe sur la relation de la mort de Degas


C'est un long article d'Armand Dayot retraçant la vie de ce peintre avec des photos de ses oeuvre malheureusement en noir et blanc et finissant par une citation de notre grand Degas


Voici quelques unes de ces oeuvre




dimanche 11 mars 2012

Leçon de "Français"

A l'heure ou notre "Français" se perd dans le gouffre de "bécanes" informatisées Alphonse Allais nous laisse cette "Complainte amoureuse"




Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le dise
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez




jeudi 1 mars 2012

Aquarelles

Feuilletant ma collection du journal "L'illustration" de la guerre de 14, au milieu des ruines, des armes et des morts je vois une planche de 12 aquarelles montrant un Maroc riant et coloré.




En voilà 6. Elles ont été peintes par un grand aquarelliste Pierre Vignal. Pierre Vignal est un peintre aquarelliste français. Il est né au Bouscat, commune de la ceinture Nord de Bordeaux le 7 Juillet 1855, et décédé à Paris le 23 Février 1925. 





Il n’a pas tenu de journal, n’a pas laissé d’écrits comme beaucoup de peintres qui pensent à leur postérité. Les documents qu’il nous a laissés sont ses aquarelles, dont une grande partie a été reproduite pour diverses éditions.


 Ville de Fez vue de Bab-el-Djedid


Il commence à Bordeaux avec le peintre Maxime Lalanne qui l’initie à la gravure et à la peinture. Devant ses dispositions, il lui conseille d'aller à Paris. Il doit effectuer d'abord son service militaire en 1875 à Saint-Malo et il ira ensuite à Paris. Cette même année il expose pour la première fois au célèbre « Salon des artistes français ». Il obtiendra une médaille d’or en 1907 et deviendra sociétaire de cette institution en 1883, et ensuite exposera hors-concours. A partir de cette époque il exposera au moins une fois par an. Il sera aussi un membre éminent de la « Société des aquarellistes français ».


 Les remparts de Fez


Il est reçu dans l’atelier d’Henri Joseph Harpignies, grand peintre paysagiste classique et grand aquarelliste. Il lui conseille : « Sachez que la couleur n’existe pas. Les Grands maîtres, à la fin de leur vie, n’avaient que la sépia sur leur palette ». C’est la maîtrise du dessin qui lui sera transmise par ce grand Maître. Mais Vignal aime les couleurs. Il ira les chercher dans ses nombreux voyages autour de la Méditerranée. En attendant il poursuit sa formation en allant séjourner avec les peintres de Barbizon et ceux d’Auvers sur Oise.
 Cour de l’hôtel de France à Fez


A cette époque les peintres voyagent beaucoup. Le train, et les bateaux à vapeur leur ouvrent de nouveaux horizons. L'Orientalisme est à la mode, il faut donc aller sur place. Vignal est un grand voyageur, son premier voyage l’amène en Grèce, il sera ébloui par la lumière de la Méditerranée. Ensuite il ira en Espagne et très souvent en Italie. En 1914 Il est un membre de l’expédition du Maréchal Lyautey au Maroc, chargé de ramener les plus belles images de ce pays. En 1922, c’est le général Gouraud, Haut-Commissaire de la République française pour cette nouvelle région, qui le sollicite pour l’accompagner dans son expédition orientale en Syrie. A son retour, une exposition de ses aquarelles sur le Liban et la Syrie remporte un vif succès.
 Médersa Essahrïdj à Fez


Il est aussi un Maître de l’aquarelle, reconnu et apprécié des élites parisiennes. Il dispense son enseignement dans son atelier à Paris, où il occupe l’ancien atelier de Jean Dominique INGRES au 7 quai Voltaire, au premier étage au fond de la cour. Il reçoit des élèves, souvent fortunés parce qu’il est renommé. Se souvenant d’Harpignies, il disait à ses élèves : « Si vous n’avez que 3 séances pour faire une aquarelle, passez en 2 à faire le dessin. ». Il enseignait un métier.
Il épouse une de ses élèves Camille Carlier, en 1920. Son atelier se féminise après cette date.
 Une rue à Rabat


Peintre de la Méditerranée, il est aussi classé parmi les Orientalistes. L’aquarelle est son unique forme d’expression, il a su en tirer le meilleur parti. En 2001, un hommage lui est rendu par une exposition rétrospective de son œuvre à l’Ermitage de Compostelle au Bouscat, son lieu de naissance.
Sa présence est toujours vivante sur le marché de l’Art mais aussi dans les anciennes éditions qui l’a illustrée et dans certains numéros de l’Illustration.
. Numéro spécial « Maroc », paru le 15 Décembre 1917, 7 phototypes
Medersa Attarine à Fez