Arrivée au petit port. Belle Ile en Mer est l'ile la plus grande île de Bretagne (83 km²), longue de 20 km, elle s'étend jusqu'à 9 km dans sa plus grande largeur et s'élève jusqu'à 71 m au-dessus de la mer. Elle est distante de 15 km de Quiberon. C'est la seule aussi à avoir de l'eau douce à profusion
Des quatre communes qui forment le canton de Belle-Île-en-Mer, Le Palais est la plus importante. Si la ville s’est développée plus que les trois autres, c’est avant tout en raison de son port qui a l’avantage, sur les autres ports de l’île, d’être protégé par une fortification. Sur le territoire de la commune, peu de vestiges de la période préhistorique subsistent. A cette époque, le niveau de la mer, bien plus bas qu’aujourd’hui, ne faisait pas de Belle-Ile une île. Deux menhirs subsistent nommés Jean et Jeanne, les autres ont été détruits et ont servis à faire des pierres. L’installation de moines bénédictins à qui le duc de Bretagne Geoffroy Ier l’offre en l’an 1006, marque le début de nos connaissances sur Palais et Belle-Île : l’établissement d’un prieuré au fond du port, près de l’endroit où la première ville du Palais va se construire, ainsi que la construction des premières défenses contre les pirates et autres envahisseurs. Les seigneurs successifs de l’île en font le siège de leur seigneurie
- la famille des Gondi (1584-1658), qui est à l’origine du développement de la ville et de son économie, favorisant la pêche en particulier et le commerce des sardines pressées
- le surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet (1658-1661) qui, en peu de temps, et sans jamais venir à Belle-Île, fait aménager le port, moderniser la citadelle et établir un hôpital pour les pauvres
- Louis XIV qui- poursuit la défense du Palais en demandant au maréchal Vauban de transformer la citadelle et d’aménager les fortifications des côtes.
En 1761, sous Louis XV, l’île tombe aux mains de la Grande-Bretagne et devient « anglaise » pendant deux ans. Lors du retour de Belle-Île à la France; la population s’augmente par l’arrivée de plus de 70 familles acadiennes déportées en Grande Bretagne. Réparties dans l’île ; 20 de ces familles sont installées dans les villages du Palais. Les terres de l’île, qui appartenaient en totalité aux seigneurs successifs, sont partagées entre tous les anciens agriculteurs et les nouveaux arrivants, créant une véritable révolution agraire.
Sous les guerres de la Révolution et de l’Empire, les activités du Palais sont presqu’exclusivement militaires. Le blocus permanent des côtes s’oppose à l’activité des pêcheurs du Palais et à l’approvisionnement de toute l’île ; le nombre de militaires (près de 10 000 en 1794) épuise les ressources agricoles. La construction de l’enceinte de ville du Palais, de 1803 à 1814, perturbe complètement la vie des habitants.
Le XIXe siècle marque le début du grand développement économique de l’île :
- ville de garnison jusqu’en 1920, Le Palais profite de la présence d’une population militaire qui développe son commerce ; chaque fois qu’une menace de voir la garnison diminuer, les commerçants et les autorités municipales protestent…
- au milieu du siècle, les conserveries se multiplient ; sur la commune du Palais, on en trouve dix en 1882 sur les douze de l’île, devenant la capitale des conserveries du Morbihan
- les chantiers navals, établis au fond du port, construisent de nombreuses embarcations de pêche pour toute la région
- la présence de prisonniers militaires, l’internement de prisonniers politiques, à partir de la Révolution de 1848 (Barbès, Blanqui, et de nombreux autres sont alors incarcérés dans une prison construite pour eux) seront suivis par d’autres, en particulier après le coup d’État de 1852, puis la répression de la Commune suivie de l’incarcération de prisonniers allemands de la guerre de 1870, avant la création d’une prison pour jeunes délinquants en 1880 : la Colonie pénitentiaire.
Aujourd’hui, dans Palais, les touristes ont remplacé les militaires et les prisonniers ; les bateaux de plaisance ont pris la place des centaines de sardiniers d’autrefois, et les randonneurs parcourent les sites touristiques réservés jusqu’alors aux loueurs ou propriétaires de calèches.
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