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dimanche 30 octobre 2011

Le royaume de Penhoët

Nous allons remonter au nord de l'île, à la pointe des Poulins, rencontrer l'histoire qui hante les lieux. Ces lieux ont été la propriété de Sarah Bernhardt.



Pendant 26 ans, à l’exception de la guerre 1914-1918, l’actrice Sarah Bernhardt  a passé toutes ses vacances à Belle-Ile-en-Mer. Celle qui incarna Phèdre, Hamlet ou l’aiglon, qui fut si souvent Don Juan dans l’alcôve, inspira Nadar, Gustave Doré ou Georges Clairin et bouleversa les publics de la planète, joue à Belle-Ile l’un des plus beaux rôles de sa vie: celui de la dame de Penhoët, mère aimante et grand-mère attentionnée.
«Amis, je vous annonce cette chose importante: à cet instant, tout ce que vous voyez est à moi».


 En août1894, Sarah Bernhardt, en villégiature en Bretagne, se promène à Belle-Ile. Le « tout» dont elle parle avec emphase vient de provoquer un coup de cœur ravageur. Vingt ans auparavant, à la pointe du Raz, la tragédienne avait déjà senti, plus qu’ailleurs, ce que le qualificatif d’Hugolien signifie lorsqu’il s’applique à un paysage. Mais là, devant cet écrin de roches noires, où le bleu-vert de la mer fait contraste, face à ce fort, blotti dans un repli de dune, elle a trouvé à qui parler. La sauvage dramaturgie de cette scène naturelle, où les goélands semblent déclamer, ne peut que la séduire.



Le 11 novembre suivant, l’affaire est conclue. Sarah  Bernhardt, âgée de cinquante ans, usée par une carrière menée tambour battant, a trouvé ce qui va être, 26 ans durant, son jardin secret au paradis terrestre. Construits à l’épreuve des bombes, les murs épais de l’ancien fort tamisent le bruit et la fureur d’une planète qui a souvent semblé trop petite à cette femme infatigable.


la plage



À Belle-Ile, la comédienne est regardée comme une étrange reine qui, l’été venu, débarque dans son royaume avec une kyrielle d’amis, de domestiques, de membres de sa famille et d’animaux. Une caravane baptisée ménagerie par les Bellilois. Sur place, la singularité est la règle du jeu, qu’il s’agisse du court de tennis bleu, des escaliers taillés dans la roche, des tenues extravagantes de la grande Sarah. Le train de vie est princier. Écrivains, musiciens, peintres, soupirants se bousculent. Le roi d’Angleterre, Édouard VII, lui fait même l’honneur de sa présence. Tout est grandiose, excessivement «people» avant l’heure.

 le petit débarcadère

La villa Lysiane que Sarah Bernhardt fit construire pour sa fille et la Maison des cinq continents, destinée à son fils Maurice, qui abrite aujourd’hui un musée très ingénieux. Un bonheur ne venant jamais seul, c’est la voix grave de Fanny Ardant qui fait le récit de cet hommage à la villégiature estivale, imaginé par le Conservatoire du littoral. Propriétaire du site, il est aussi l’opérateur de sa mise en valeur depuis l’an 2000.

maison de Sarah et à gauche la maison des 5 continents. 

Le fameux rocher source de bons mots de l'actrice.  Un peintre est en train de saisir l'endroit

… On imagine la nostalgie et la tristesse qui l’ont saisie en septembre1922. Diminuée physiquement, amputée d’une jambe et malade des reins, sentant la fin proche, elle s’est résignée à vendre sa propriété. Une dernière fois, elle s’est retournée pour saluer la pointe des Poulains. Une ultime fois, elle a regardé ce qui fut le plus beau théâtre de sa vie.
Exprimant le désir d’être enterrée sur son île elle n’eut pas cette chance et c’est au cimetière du Père Lachaise, à Paris que l’on peut voir sa tombe.



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